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Association de recherche Le Monde Siffle

Les huitotos

Lundi 15 septembre nous sommes partis avec notre petit au village des Huitotos. Ils parlent une langue completement differente mais le reste de leur culture ressemble fort a celle des Boras et des Ocainas cote manguare, flutes, coca, empiri, plantes, histoires et meme chansons. Mais malheureusement nous faisions le meme constat de culture en danger.

Cette fois un nouveau parametre a double tranchant etait de la partie...le touristes en croisiere organisee au depart de Iquitos avec entre autre au programme une matinee chez les indiens, spectacle de danses, musiques folkloriques, artisanat. PARTOUT OU LE TOURISTE PASSE FRATERNITE ET EGALITE TREPASSENT.

Vue de la maison-piloti de Guillermo le fabrican de planches chez qui nous vivons, la scene est assez pathetique. L'arrivee des touristes est annoncee au village par le manguare. Aussitot tous le monde revet son costume traditionnel, se peint le torse et les jambes en blanc, sort son animal exotique, installe son artisanat dans la maloca qui se transforme en veritable boutique. Heureusement, nous n'avions pas les 15$ par personne pour assister au show et nous avons du attendre la fin pour venir faire notre presentation a l'assemblee des artistes redevenus huitotos. L'auditoir semble sensible a notre projet.

Le Curaca est arrive le soir meme en diligence fluviale puis nous avons passe trois soirs a organiser nos enregistrements. Il a eclairci notre perception des legendes de l origine du Manguare et a joue des messages complementaires de ceux de ses collegues Ocainas et Boras.

Dans les journees d attentes Julien s occupe en endossant la blouse de l apprenti docteur sur des plaies enormes et des infections terribles. Laure pendant ce temps medite sur le temps qui coule: “le temps se dilate il est encore plus long que le rio qui coule juste en dessous de nous.- La position hamac vue sur le rio, foret vierge en jardiniere est tres apaisante, c est une situation qui fait rever quand on est dans un bureau de la region parisienne“. Sergio va pecher tous les jours pour que nous puissions manger.

En fin d'apres midi il pleut tres fort, l'eau du rio commence a remonter. Puis la fin du sejour arrive deja ou enfin ca depend des jours. Le pus de nos infections d'insectes a toujours du mal a secher. Nous attendons deux jours le bateau pour la frontiere.

Le retour se fait a bord du Lucho: la cohue des gens qui se poussent pour monter ou pour descendre sur une planche en bois de moins de 30 cm de large, des marchandises qui se deplacent, deux etages de hamacs qui se chevauches au milieu desquels nous rencontrons Yuri et Malva qui viennent du Chili et vont au Venezuela en filmant ceux qui vivent avec moins de 2$ par jours.

Nous dormons pour la derniere fois dans nos hamacs-mousticaire dans la casa flottante de Sergio et assistons a la fete du printemps.

Nous negocions le paiement de notre guide par Tony Mowgli un indien meme connu de VSD dont le succes lui a fait oublier de payer correctement ses guides. Nous nous envolons pour Manaus apres avoir propose a Sergio de faire un 3 minutes sur une journee de sa vie de pecheur avec Yuri et Malva.

 

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